Tu ne m'aimeras pas. Quoi? Tu penses que je te mens et que je dis cela pour jouer un rôle. Non, ce n'est pas du tout ça, c'est seulement que tu ne m'aimeras pas. Aucune entourloupe, je le sais à l'avance. Je ne prends jamais la peine de mentir à un être inférieur, c'est tout moi ça. Franche à l'excès et garce. Je ne passe pas par quatre chemins pour indiquer ma supériorité. Ce droit je l'ai de naissance et je me l'accorde par volonté. La tête haute, mes mimiques sont légendaires. On en parle encore des années après que j'ai quitté une école. Elles sont l'emblème du dédain qui m'habite et de la haute opinion que j'ai de moi-même. Mais, ne croyez pas que j'ai peur de me salir les mains. J'aime trop que les choses soient bien faites pour me contenter de petites mains d'œuvre. Je préfère entretenir mon corps et soigner mes mains, plutôt que d'avoir une manucure impeccable et un résultat quelconque. Je ne fais aucune chose à moitié, je suis acharné et travaillante. Studieuse et déterminée. Je n'ai pas que des défauts, voyez-vous. Mais, pour être de mon cercle social, il ne faut jamais me décevoir. Je ne pardonne jamais. Les demi-mesures, la rancœur ce n'est pas pour moi. Moi, j'efface tout simplement. Une fois que j'ai décidé que c'était terminé, la chose prend fin radicalement. Je coupe les ponts et ta silhouette va jusqu'à s'effacer de ma mémoire. Ma dernière pensée pour le déchu, ce sera sans doute aussi cinglante que moi. Du style : « Bonne chance pour survivre sans moi. »  

Derrière ma carapace de rapace, je suis une artiste dans l'âme. J'ai appris la maîtrise de mon corps et de ma voix. Danseuse, chanteuse, j'aime tout ce qui touche à l'art. En privé, je peux même devenir excessivement démonstrative si l'on me lance sur ce sujet. Parlant de démonstration, je suis la reine des agaces. Vierge, il n'y a aucune étudiante à Durmstrang qui ait fait frémir autant d'hommes, sans jamais dévoiler plus que le nécessaire. J'aime qu'on me désire et j'aime voir leur réaction. J'aime même les voir durcir, mais je suis un prix d'une exceptionnelle qualité et on ne m'aura pas avec le désir. Il faudra m'acheter. M'offrir une chose à laquelle je ne pourrai pas résister. Bref, Delivrance a toujours été un spécimen de roman. Oui, je parle d'elle à la troisième personne soudainement. Car, Delivrance ce n'est pas moi. Moi, je n'ai aucun souvenir de ma vie. Je sais ces choses, que parce qu'elle tenait un journal intime fort édifiant. Aujourd'hui, je me considère plus comme Thea. Une sorcière qui se cherche encore, qui bouillonne d'envie de se venger et qui... Malheureusement, semble bien plus cruel que l'ancienne propriétaire de ce corps.