Renaissance magique bulgare et Epoque Moderne :
La haine envers les moldus atteignit son paroxysme en ces temps sombres. Ne pouvant chasser les intrus de leurs terres, les bulgares durent les étudier. Protégée sur son Rocher, l'Académie de Durmstrang se fit le devoir de former à la guerre les générations futures afin que les jeunes sorciers puissent défendre leur patrie. Les combats non magiques à arme d'abord puis de corps à corps furent introduits, de même que deux nouveaux Cursus militaires virent le jour: la DSM, Défense et la Sécurité magiques, et l'Unité Spéciale basée sur la formation d'espions, d'agents d'infiltration ou d'exécution. Revoyant sa politique d'élitisme à la baisse en raison de la période, les enfants des basses classes pures ont de ce fait également été admis dès
1405 pour augmenter les rangs des étudiants. Cette même année, inspiré par l'essor des premières grandes explorations maritimes et de sorte à faciliter l'acheminent des futures recrues vers l'école, le sage mais vieillissant duelliste Blagovest Stanev, Directeur de l'institut depuis la chute du Second Empire demanda à faire construire le célèbre vaisseau de Durmstrang dont les voiles sanguines et sa capacité à se déplacer sous les flots permirent (et permettent d'ailleurs toujours) de naviguer et transférer les élèves que la météo leur était ou non favorable mais surtout avantageusement à l'abri des regards. Ce pan de l'histoire magique vit également le retour en masse des sangs-mêlés en Bulgarie. Plusieurs brassages eurent lieu, certaines familles s'étaient liées à l'ennemi, que ce soit moralement par des pactes ou pire encore (aux yeux des militants conservateurs purs indignés) physiquement à travers des alliances de chair et sang, de peur de perdre leurs privilèges ou la vie.
La Bulgarie entra dans une longue lutte de survie pour l'indépendance qu'elle ne récupéra que cinq siècles plus tard. Cette période guerrière connue comme étant
Le joug turc regorgea de nombreuses épreuves pour la population magique du pays, surtout pour ceux qui étaient mus par une conscience nationale ou qui choisirent de garder la pureté de leur sang intacte. Cette grande majorité sorcière se retrouva soudainement dans une position sociale inférieure et subissait des cruautés et humiliations avec en particulier
l'Impôt de sang ayant laissé une trace indélébile dans la mentalité et la mémoire des habitants. Les révoltes contre les envahisseurs ne tardèrent guère. Du début du règne turc jusqu‘à sa fin, les montagnes bulgares abritaient des troupes de rebelles dont la plus grande avait trouvé refuge sur le Rocher de Durmstrang au Snezhna Selo. Ces hommes refusaient avec une vivacité admirable de vivre assujettis au sultan moldu et s‘opposaient avec puissance à l'ennemi en faisant preuve de tout autant de violence. Ils attaquèrent sporadiquement les troupes sur le Continent, quelques campements peu occupés ou des convois de moldus imprudents, survivant des maigres butins qu‘ils partageaient avec la population de la région. Délaissant quelque peu ses enseignements magiques, l'Institut de Sorcellerie concentra ses cours essentiellement sur le combat à armes, permettant à de nombreux élèves de rejoindre la Résistance. Certains grands noms ont été ainsi conservés dans le folklore tels que Strahil
le Brutal du Camp Veles ou encore Velko, dit
le Protecteur, dont les portraits décorent aujourd'hui fièrement certains murs de l'école, rappelant ainsi à chaque étudiant
qu'à l'instar du feu qui forge les épées, la souffrance sculpte les hommes à la gloire.
Suite au décès de l’ancien Directeur Boyko Zenka qui périt dans un des combats mineurs, Durmstrang accueillit finalement une nouvelle Directrice en
1800, les sorciers étant pour la plupart tous accaparés à défendre leur Etat. Au mois de juin 1800 fut également instaurée l’acceptation des filles au sein de l’Académie. Un profond chamboulement pour les mentalités pourtant trop occupées à d’autres sujets plus graves pour s’opposer à cette décision de Desislava Cvetkov, première femme après Nerida Vulchanova à reprendre les rênes de l’établissement. De part et d'autres du pays la Révolte s'organisa, la Bulgarie se découpa en quatre régions révolutionnaires à la tête de chacune se trouvait un dirigeant. Stambolov, Dragostinov, Zaïmov, et Benkovski rassemblèrent les combattants en troupes dans un désir commun de recouvrir la liberté. La dernière et quatrième région de la carte devint d'ailleurs le plus grand centre d‘activité révolutionnaire, où l'état-major fut placé dans la ville montagneuse de Koprivshtitsa, lieu-même où les descendants des dynasties bulgares royales trouvèrent refuge. L‘insurrection générale avait été fixée à l'aube du
1er mai 1876, mais cela fut sans compter une trahison interne qui fit échouer le plan. La révolte éclata cependant tout de même plusieurs jours avant dans l'incohérence et la désorganisation la plus totale sur le territoire de Koprivshtitsa, Streltcha et Panagyurishté, suivies par les contrées de Gabrovo, ces dernières ayant été mises à sac. Ce soulèvement du peuple sorcier fut toutefois étouffé de façon si atroce que le monde entier, tant moldu que magique, en fut profondément choqué.
1877 à aujourd'hui (1986) :
« Plutôt paraître barbares que faibles », sur ces courtes paroles emplies de symbolique, l'Assemblée Nationale Bulgare élut comme prince Atanas Ier,
l'Immortel qui apporte la Mort, tel qu'il sera surnommé plus tard, couronné en
novembre 1877 khan de la Principauté de Bulgarie (ou du moins ce qu'il restait du pays qui n'avait pas été détruit par l'envahisseur moldu). Atanas ramena ainsi à nouveau le pouvoir décisionnel des quelques terres restantes entre les mains de la dynastie des Vulchanova. En raison de la situation critique et des pertes considérables que les émeutes avaient engendrées et qui se faisaient cruellement sentir sur tous les fronts et dans la plupart des foyers, le Ministère Magique fut contraint de céder à la requête du souverain qui décida officiellement, qu'il serait dorénavant temps que les sorciers se battent avec leurs propres armes : la magie. Et qu'importait l'interdiction de révéler l'existence de la sorcellerie aux soldats turcs puisqu'il ne resterait plus aucun de ces ennemis pour en témoigner... Nichée dans les versants de la montagne de Sredna Gora, la libération sorcière s'organisa. Après de nombreuses semaines d'études de la cartographie du pays réparti en territoires occupés, résistants ou dévastés, la plan avait été échafaudé, réunissant la réflexion et les connaissances de plusieurs experts dont la contribution importante d'Artemios Grebenshchikov, professeur en titre de Stratégies et Tactiques militaires de Durmstrang et de Slaven Smirnitsky, instituteur d'Espionnage ayant tous deux participés à la mise en place ainsi qu'à l'exécution des commandements.
Le premier mars 1878, sollicitant les aptitudes des meilleures empoisonneuses des Balkans, la première partie de l'opération militaire magique à l'encontre du parasite moldu consista en l'élaboration d'une substance complexe permettant d'empoisonner l'eau potable approvisionnant les forteresses ennemies les plus difficiles à percer, situées au nord-est, respectivement dans les villes de Rouse, Ragrad et Choumen dont les occupants périrent pour la plupart dans d'atroces souffrances, semant un premier élan de panique chez l'envahisseur. Ne se contentant pas d'une diminution significative des troupes à abattre, plusieurs bataillons magiques furent envoyés sur les lieux afin de tenir un siège sur ces points stratégiques. Différentes équipes se relayèrent jour et nuit, sans répit de sorte à bombarder les murailles de sortilèges d'explosion et de fissure. Un ensemble de lignes concentriques de défense ont été dessinées autour des châteaux, constituées de fossés creusés et d'enchantements de protection contre les projectiles qui ne manquèrent pas de tomber, pathétiques tentatives qui ne purent guère empêcher, après quatre jours, l'effondrement des fondations de la première bâtisse turque, pas plus qu'ils ne réussirent à empêcher les attaques d'être retournées contre l'envoyeur, enflammant les cris et l'incompréhension des moldus voyant, impuissants, ces hommes avec leurs bouts de bois étranges réduire en cendre les deux autres constructions. Des éclairs verts éliminèrent les derniers fuyards des champs de batailles. La nouvelle ne tarda pas à tomber dans les oreilles du sultan, les bulgares avaient assiégé et repris une partie de leurs terres. Rageur, il envoya le restant de ses hommes disponibles de l'empire grossir les rangs des troupes placées au nord-ouest et à Sofia, réagissant sans le savoir tel que l'armée sorcière l'avait prévu. Poursuivant la guerre tout juste entamée, cette dernière engagea tous les Animagus de l'Est ainsi que différents animaux et créatures magiques dans une série de manœuvres de regroupement de l'ennemi encore trop dispersé sur le territoire. Conformément aux ordres, les intimidations poussèrent les soldats turcs à quitter leurs campements à la vue des trolls des montagnes, loups, croups en direction de Sofia. Parallèlement, plusieurs familles de Chaporouges massacrèrent leurs victimes sans pouvoirs magiques, recouvrant de nombreuses plaines verdoyantes du nord de sang où ils imbibèrent leurs couvre-chefs, triomphants, ravis de ne pas être réprimandés ou chassés pour une fois par les sorciers, tandis que les Vélanes de Bulgarie s'occupèrent à enchanter, charmer de leur blondeur angélique les soldats encore présents à Lom, Vratza et Pleven vers leur perte, les attirant à leur tour vers la future nouvelle capitale magique.
Du
10 juillet au 9 septembre 1878 une des plus importantes batailles, celle des
huit roses, fut livrée aux portes-mêmes de Sofia contre les derniers subsistants de l'armée ottomane. S'étendant sur plus de huit semaines d'un combat qui semblait s'éterniser, malgré les nombreuses pertes respectives, le camp de la sorcellerie finit par faire fuir les troupes vers une embuscade tendue dans la plaine fluviale de la Strouma, les piégeant de son contour montagneux, sans échappatoire venant les bloquer par un attroupement dans la localité de Sandanski, anciennement Sveti Vratch, et un second se refermant sur Blagoevgrad de sorte à prendre l'armée d'impurs restante en étau. Le lendemain,
10 septembre, la bien-nommée
Incendiaire, des cris de dragons se firent entendre dans la vallée, déchirant le ciel de leur annonce mortuaire. Ombres macabres, ces majestueuses créatures dressées par les triplets Apostolov en cavaliers sur leur dos, massacrèrent dans un brasier géant, feu ardent sur plusieurs heures, les derniers survivants moldus qui avaient opprimé le peuple bulgare et dont il ne restait que l'odeur d'une mort cuisante. En signe de victoire fracassante, symbole de suprématie magique, un drapeau noir au dragon de sang fut hissé au sommet du point culminant du Rila et de la péninsule balkanique, le Musala à une hauteur de 2 925 m.
Après de nombreuses années de reconstruction et de réappropriation du pays, une répartition territoriale prit place en
1895 accordant aux plus grandes familles pures des terres à diriger, faisant de leur patriarche un joupan (un maître d'une terre). Vingt-huit oblasti ont ainsi été découpées dans la nouvelle carte de l'Etat avec pour chefs-lieux tout autant de villes principales, à l'exception de Sofia, la grande, la belle, devenue la nouvelle capitale magique depuis la bataille des huit roses, qui se trouvait à présent sur deux oblasti (régions), les sorciers ayant délaissé Veliko Tărnovo dès la chute du Second Empire il y a de cela nombreuses années de lutte. Si la mort du khan en
hiver 1910 chagrina le peuple, les sangs-purs les mieux placés, gorgés d'ambition et à la soif non-étanchable de pouvoir, réussirent à placer un jeune tsar prometteur à la place du dauphin de la royauté à la tête du royaume magique en échanges de divers possessions, de rangs et de titres avec lesquels se pavaner, reconstituant par la même occasion une image de Bulgarie forte avec une Cour de prestige autour du tsar Ippolit Ier.
Epurations de
1920-1970 : A peine le pays eut il retrouvé un équilibre précaire, fragile, quelques années de calme après le joug turc, juste de quoi remettre le nouvel Etat sur les rails, de lui donner une impulsion fulgurante visant à rattraper les siècles de soumission, que les envies belliqueuses se saisirent à nouveau des hautes sphères sociales.
Le demi-siècle rouge débuta par un ensemble de tueries à l'encontre des impurs. Exterminations à domicile, hécatombes sur les places publiques, peu ont été épargnés. Les sang-purs, toujours indignés et à l'ego blessé de l'oppression moldue, poussèrent le tsar à se débarrasser des traîtres, ces sorciers s'étant mêlés à l'ennemi par le pacte ou le sang, engendrant des indignes, de la vermine à éliminer de sorte à pouvoir faire retrouver à la Bulgarie son puritanisme d'antan. Les éliminations se firent par vagues, enchaînant tantôt des périodes de carnages à d'autres mois où l'on se contenta de chasser hors des frontières les sorciers issus de la mixité, les obligeants à tout quitter, voire en les séparant les uns des autres, expulsés dans des pays différents. L'extrémisme de la famille tsarine et de ses sujets les plus fidèles, les vingt-huit joupani siégeant dès
1939 au Conseil Suprême, aurait pu ravir la puissance allemande nazie ou indigner une grande partie de l'Europe moldue si celle-ci n'était pas embourbée dans un conflit mondial auquel la Bulgarie magique ne prit guère part.
Cet épisode sombre de l'Histoire Magique que certains préféreraient effacer de leurs mémoires ne prit fin qu'au mois de
mai 1970, le 21 grâce au Coup d'Etat instigué par les né-moldus et sang-mêlés désireux de retrouver leurs places, maisons et patrie. "
Que l'on fasse couleur le sang si pur, voir s'il diffère tant du nôtre", s'écrièrent les insurgés en s'attaquant au Palais Impérial tout comme au Gouvernement Magique, et plus spécifiquement aux conseillers personnels du tsar qui furent pour la plupart éliminés, à quelques exceptions près, conduisant à la dissolution du Conseil Suprême, de même qu'à l'exécution par décapitation d'Ippolit Ier sur guillotine (clin d'œil français, faute à
pas de chance...) en pleine place centrale de Veliko Tărnovo, noire de monde. Cette même année l'Institut de Sorcellerie Durmstrang a également été forcé d'accepter les candidatures de tous sangs... mais ceci n'était que le début de la période d'incertitude qui allait suivre...